Article RID 2023 : Lettre de Charles Emond

Bâtir et maintenir notre leadership en investissement durable

Investissement durable Montréal,
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Dans un monde en constante transformation, la CDPQ fait évoluer son approche pour propulser son impact en finance durable. Charles Emond, président et chef de la direction, revient sur les priorités et le rôle de la CDPQ comme investisseur performant et responsable.

Un monde en pleine transformation. C’est ce que l’on observe depuis quelques années. De l’adoption de l’intelligence artificielle aux tensions géopolitiques, des bouleversements économiques aux événements climatiques extrêmes. Tout change à une vitesse spectaculaire.

Est-ce possible de garder une vue de long terme quand le court terme nous pousse constamment à nous remettre en question? Absolument. Surtout pour un investisseur comme la CDPQ, qui a une responsabilité envers la retraite de plus de six millions de Québécois.es.

L’investissement durable fait débat sur la scène internationale et continuera de le faire. Pourtant, les investisseurs compétitionnent plus que jamais pour les actifs de transition et renforcent leurs pratiques de gouvernance et en matière de diversité et d’inclusion. À la CDPQ, notre conviction demeure : investissement durable va de pair avec rendements de long terme. Et je suis fier de constater le chemin parcouru et les résultats obtenus par notre organisation.

Jouer pleinement notre rôle

En 2017, quand nous avons annoncé nos premières cibles climatiques, nous étions parmi les premiers fonds à concrétiser une approche pragmatique et ambitieuse, qui répondait à un besoin urgent et planétaire. En 2021, nous avons rehaussé ces cibles. Deux ans plus tard, nous voilà tout près de les atteindre, plus rapidement qu’anticipé, grâce au travail proactif de nos équipes sur le terrain.

Ces efforts nous ont également permis d’annoncer de nouvelles initiatives et d’être l’un des premiers investisseurs institutionnels à sortir complètement de la production du pétrole avec la vente de notre dernière détention du secteur. Parce qu’il nous paraît tout simplement contre-productif de contribuer à augmenter l’offre de cette forme d’énergie.

En même temps, nous sommes engagés à soutenir la transition, incluant les secteurs à fortes émissions qui répondent aux besoins d’approvisionnement énergétique des collectivités partout dans le monde. Nous avons une enveloppe de 10 G$ pour appuyer les entreprises de ces industries qui ont un plan de transition clair et des cibles précises à atteindre. Une approche nécessaire si on veut réellement faire transitionner l’économie.

Et nous continuons en parallèle à investir dans des actifs sobres en carbone ou à faible intensité, bien positionnés pour l’avenir, qui représentent ensemble plus de 330 G$ – soit près de 80 % – de notre portefeuille global.

Au-delà de l’environnement, nous avons réalisé plusieurs avancées, comme notre engagement fort sur la fiscalité internationale, conforme aux recommandations de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et qui nous a d’ailleurs valu en 2021 le premier prix IJGlobal ESG pour la gouvernance, une reconnaissance importante de l’industrie. Cet engagement nous permet de prendre de meilleures décisions d’investissement, de faire une vigie des sociétés dont les pratiques fiscales ne sont pas conformes à nos attentes, et de continuer à faire la promotion des meilleures pratiques auprès de nos sociétés en portefeuille. Pour que celles-ci adoptent les comportements les plus responsables en la matière dans leurs communautés respectives.

Faire évoluer notre approche

Les critères de durabilité représentent un outil essentiel pour mesurer la performance et les risques à long terme des entreprises. On ne devrait pas s’en priver.

Maintenant, une fois qu’une cible est atteinte, il n’y a qu’une bonne option : la rehausser. Faire évoluer notre approche. Déterminer ce qu’on peut faire différemment, encore mieux. Où on peut avoir un impact. Les questions sociales, notamment, font partie de nos grandes priorités.

Le capital constructif, qui vise à combiner performance et progrès, est notre philosophie d’investissement. Il importe donc de regarder notre portefeuille sous tous ses angles. Est-ce que nos sociétés en portefeuille ont des retombées positives, neutres ou plutôt négatives? Notre rôle, c’est entre autres de travailler avec elles pour identifier les meilleures façons d’intégrer les dimensions environnementales, sociales et de gouvernance (ESG). De prendre ainsi la pleine mesure de ce que nous pouvons faire, et de le mettre en œuvre pour améliorer l’ensemble de notre portefeuille dans une perspective de durabilité.

Des équipes engagées

Notre leadership en investissement durable est reconnu à l’international. Nous avons par exemple atteint le premier rang mondial des fonds de pension du classement Governance, Sustainability and Resilience 2023, du Global SWF, qui évalue les pratiques de gouvernance, de durabilité et de résilience de 200 fonds à l’échelle mondiale.

Ce leadership sur la scène mondiale, c’est grâce au travail de nos gens. Une diversité de talents et d’expertises qui nous propulse toujours en avant. Je tiens à les remercier pour leurs efforts – qui demandent beaucoup et rapportent encore plus.

Au-delà de tout ça, il importe de souligner que nos convictions ont en effet été profitables dans les dernières années, et j’ai confiance qu’elles continueront de l’être à long terme, pour nos déposants et les générations futures. 


Charles Emond
Président et chef de la direction 

Consultez le Rapport d’investissement durable 2023

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