Article Transition énergétique

Investir différemment pour un avenir durable

Investissement durable Montréal,
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Ce qui distingue la CDPQ est son double mandat : générer du rendement pour nos déposants et contribuer au développement économique du Québec. Cela fait de la CDPQ l’un des fonds les plus investis dans son économie locale à l’échelle planétaire, avec 88 G$ injectés dans l’économie du Québec, l’ambition d’atteindre des investissements de 100 G$ d’ici 2026 et la conviction que lorsque les communautés dans lesquelles nous investissons sont fortes, nos investissements offrent un meilleur rendement.

Ce double mandat nous incite également à aborder différemment la durabilité. En 2017, nous avons été le premier investisseur institutionnel à mettre en œuvre une stratégie climatique globale dans le but de respecter notre engagement à devenir un chef de file de l’investissement durable. Depuis, nous avons réduit notre empreinte carbone de 59 % et nous détenons désormais 53 G$ en actifs sobres en carbone et 330 G$ en actifs à faible empreinte carbone. Près de 80 % du portefeuille de la CDPQ est composé d’actifs sobres en carbone ou d’actifs dans des secteurs à faible intensité carbone, où notre capital constructif fait une différence. Nous nous concentrons sur notre propre empreinte, mais nous contribuons aussi significativement à la réduction des émissions d’autres parties prenantes. Nous voyons la transition comme une grande occasion pour les investisseurs institutionnels tels que la CDPQ.

Le discours actuel entourant la transition tend souvent à être défensif, mettant davantage l’accent sur les risques liés aux investissements. Bien qu’efficace et s’appuyant sur la science, il y a des vents contraires. La Loi de la réduction de l’inflation américaine (IRA) a déclenché un alignement rapide et substantiel de capitaux en Amérique du Nord. On ne peut que constater que l’approche de la « carotte » semble efficace : les investisseurs y voient des occasions d’investissement et les saisissent. Pour eux, il s’agit clairement d’un jeu offensif.

Marc-André Blanchard avec Eric Kane lors du Forum sur la finance durable organisé par Bloomberg, à Toronto.
Marc-André Blanchard avec Eric Kane lors du Forum sur la finance durable organisé par Bloomberg, à Toronto.

De nouveaux partenariats innovants 

Plus que tout, il faut que les bons intervenants soient rassemblés pour garantir le développement de partenariats et de plateformes d’investissement adaptées pour une transition réussie. Dans de nombreuses situations, l’équation risques/rendements reste à résoudre, car le capital des investisseurs institutionnels est essentiel pour la transition.

Pour ajouter à la complexité, la transition doit se produire à la fois dans les pays développés et dans les pays émergents. Si la transition n’a pas lieu dans le Sud, il n’y aura pas de transition mondiale. Les émissions ne connaissent pas de frontières.

À titre d’exemple, en 2018, alors que le Canada était l’hôte du Sommet du G7, la CDPQ a participé à la création du Réseau de leadership d’investisseurs (RLI). Ce groupe, composé de 14 investisseurs institutionnels issus de pays du G7 et totalisant plus de 10 000 G$ d’actifs sous gestion, s’est réuni pour collaborer dans la lutte aux changements climatiques, les infrastructures durables et la promotion de la diversité dans le but de mener à des solutions concrètes.

L’année dernière, un accord a été conclu avec le Trésor américain afin d’examiner de près de quelle façon nous pourrions contribuer à la transition dans certains marchés émergents. Ce dernier a ensuite mené à la signature d’un accord avec la US Trade and Development Agency (USTDA) pour la création d’un mécanisme de financement pour la préparation de projets de 100 M$ US, accessible à tous les membres du RLI. Ce partenariat illustre bien l’esprit de coopération entre les secteurs public et privé qui est essentiel pour combler l’écart de financement climatique. Je suis fier que la CDPQ mène cette initiative aux côtés de Natixis et NinetyOne.

Marc-André Blanchard avec Eric Kane lors du Forum sur la finance durable organisé par Bloomberg, à Toronto.
Marc-André Blanchard avec Eric Kane lors du Forum sur la finance durable organisé par Bloomberg, à Toronto.

C’est ainsi que nous devons penser à la finance durable : établir des partenariats différemment, travailler en collaboration et examiner les occasions d’investissement de manière plus innovante.

La transition de la planète entière, nous ne l'avons jamais fait auparavant. C’est complexe. Cela exige la collaboration de toutes les parties prenantes, comme cela ne s’est jamais produit, pour penser et agir différemment.

Marc-André Blanchard

Dans le cadre du Forum sur la finance durable organisé par Bloomberg à Toronto, Marc-André Blanchard, premier vice-président et chef, CDPQ mondial et chef mondial de l’investissement durable de la CDPQ, s’est entretenu avec Eric Kane, directeur de la recherche ESG chez Bloomberg Intelligence. La discussion a porté sur l’importance de la durabilité pour la CDPQ, le rôle de la finance dans la lutte contre les changements climatiques et la protection de la biodiversité, l’importance du financement mixte, et la nécessité de repenser les partenariats, les risques et les occasions.

L’intégralité de la conversation est accessible dans cet épisode de ESG Currents, un balado produit par Bloomberg Intelligence (en anglais seulement).

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